Je vais travailler à mi-temps, dans une circonscription où aucune école ne passe à la semaine des 4,5 jours. Donc 2 jours en classe par semaine, a priori, les mardis et jeudis. Et avoir le mercredi entre les deux, ça m'évitera de courir le mardi soir, ce qui sera très appréciable.

Je vais être dans une toute petite école ; 3 classes de la PS au CM2, soit une classe par cycle. J'aurai la maternelle et le cycle 3 ; 2 triples niveaux. Je complète 2 collègues à 75% que je pourrai donc rencontrer, ce qui est un luxe lorsque l'on complète des temps partiels. Surtout, je suis affectée dans une seule école, ce qui est aussi un luxe. Bon, les 2 triples niveaux, ce n'est pas un cadeau ... Mais éviter le cycle 2, c'est déjà bien.

Donc cette affectation est globalement bien. J'ai assez peu d'éléments pour préparer ma rentrée ; je pense que je vais m'y pencher de façon sérieuse pendant la dernière semaine des vacances, en espérant que d'ici là, j'aurai pu entrer en contact avec le 2e collègue que je complète.

Il le dit, le répète, l'assène, le défend, l'argumente, le commente, l'explique, ... Toutes les écoles de France auront un rythme de 9 demi-journées par semaine en 2014.

Pourquoi 9 demi-journées ? Parce qu'il y aura école le mercredi (ou le samedi) matin.

Pourtant, aujourd'hui, des écoliers vont à l'école le mercredi matin, mais sans pour autant y aller 9 demi-journées par semaine. A Lomme, école pilote qui, soit-disant, applique déjà la réforme,il y a école le mercredi matin. Mais l'organisation est bien différente de celle qui pourrait être imposée à toutes les écoles en 2014.

Déjà, à Lomme, il y a école 5 matinées pendant 4h, alors que le ministre ne veut pas de matinée dépassant 3h30. Lorsqu'il y a école, l'après-midi, la journée de classe dure 6h, alors que le ministre ne veut pas dépasser 5h30. Donc, on est très loin de l'organisation que veut imposer le ministre.

Et pourtant, ça fonctionne, et plutôt bien, si l'on en croit parents, enfants et même enseignants. Comme quoi, ce n'est pas tant le mercredi matin qui ne convient pas (aux dindons notamment) que l'organisation que veut imposer le ministre !

A Lomme, il y a donc école pendant 7 demi-journées, et pas 9. Cela permet de libérer 2 après-midis (de 2h) pour des ateliers et activités.

Ensuite, à Lomme, l'aide personnalisée se passe le midi, 1h deux fois par semaine, lorsque l'après-midi, les ateliers sont prévus. La pause méridienne des enfants concernés est courte (1h), mais cette organisation a le mérite de ne pas priver les enfants en difficulté des ateliers, ce qui n'est pas évident avec celle souhaitée par le ministre (certains enfants resteraient en classe pendant que les autres iraient en atelier).

Enfin, à Lomme, les enfants ont bien 24h de classe (+ l'aide personnalisée pour ceux qui sont concernés).

Oui, mais ça coûte cher, me dira-t-on. Oui, c'est indéniable. Mais la nouvelle organisation souhaitée par le ministre coûtera cher elle aussi !

La question est plus : est-ce que cela coûte plus cher ?

A Lomme, il y a 4h (2 fois 2h) d'ateliers par semaine. Le ministre veut imposer des ateliers d'1h quatre fois par semaine, donc toujours 4h. De mon point de vue, il n'est pas évident que cela soit plus cher de financer 2 fois 2h plutôt que 4 fois 1h.

En revanche, ce qui est plus évident, c'est que pour aller au musée ou à la piscine, mieux vaut avoir 2h devant soi (surtout en comptant le temps de transport !), si l'on ne veut par repartir sitôt arriver !

Le temps passe, les avis changent ... En voici un exemple ; extraits de deux interview de Vincent Peillon.

Ce qu'il disait le 16 décembre 2011.

Dans les idées qu'on entend un peu partout (pas seulement chez des politiques de droite), il y a l'idée qu'on peut augmenter le temps de travail des enseignants. Même si, de fait, les rectorats n'arrivent plus à caser leurs heures supplémentaires défiscalisées. Quel est votre sentiment là-dessus ?  
Comme souvent, c'est une mauvaise entrée dans le sujet. Les enseignants travaillent pour l'immense majorité d'entre eux beaucoup, et souvent dans des conditions de plus en plus difficiles. Un certain nombre d'études existent qui montrent clairement cela. (1)


Ce qu'il dit aujourd'hui, le 21 décembre 2012 :

La revalorisation du métier d’enseignant passe aussi par une augmentation de salaire. Les enseignants la demandent, quelle est votre position ?
Si les enseignants sont prêts à une grande discussion avec moi pour repenser le métier, le déroulement de carrière, les obligations de services, tout cela pouvant avoir des conséquences salariales, j’y suis prêt dès 2013. (2)


Le changement (de discours), c'est maintenant (que les élections sont passées) !!

Source et liens : 

(1) Le café pédagogique : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/12/16122011_VPeillon.aspx

(2) La voix du nord : http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/vincent-peillon-si-l-ecole-avance-la-france-ia0b0n912318

Mais est-ce si sûr ? Des départements ont adopté la semaine de 4 jours depuis près de 20 ans ; j'y étais, je m'en souviens, c'était à la rentrée 1992. Mais l'éducation nationale a-t-elle cherché à connaître les effets de ce rythme sur les résultats des enfants ? Pas que je sache en tout cas.

Or mon département, l'Ille et Vilaine, est l'un de ceux dont les élèves obtiennent les meilleurs résultats. Deux hypothèses : soit ce département concentre les meilleurs enseignants et élèves de France pour avoir maintenu le niveau malgré le handicap que constitue la semaine de 4 jours ; soit cette semaine tant décriée n'a pas l'impact qui lui est attribué.

Mais pourquoi n'y a-t-il pas eu d'étude menée par l'éducation nationale pour estimer les effets de ce rythme ? Peut-être parce que les résultats obtenus ne seraient pas ceux attendus ... C'est en tout cas ce que pourrait montrer une étude américaine.Pourquoi les américains s'intéressent-il à la semaine de 4 jours, spécificité française ?

Parce que, justement, ce n'est pas une spécificité française ! Des écoles américaines ont également adopté ce rythme, certe, d'abord pour des raisons économiques. Mais les deux chercheurs (économistes, indépendants et sans idées préconçues, nous dit l'article) qui ont mené cette étude en sont arrivés à cette conclusion, surprenante à la lumière de nos préjugés :

Le résultat obtenu est contre-intuitif, mais très clair : la semaine de 4 jours améliore nettement et fortement (de 12%) les résultats obtenus par les élèves en mathématiques, et d’une façon moins marquée les résultats en lecture.

Alors, quelles sont les vraies raisons du rétablissement de la 9e demi-journée de classe ?

Pour en savoir plus, cliquez sur le lien.

Ecole : la semaine de 4 jours, ça fonctionne aux Etats-Unis, alors pourquoi pas chez nous ?

Deux chercheurs indépendants américains ont prouvé que la semaine de 4 jours améliore nettement les résultats obtenus par les élèves en mathématiques, et d'une façon moins marquée les résultats en lecture.

Le calendrier des vacances scolaires 2013-2014 vient de sortir. Et surprise : les parisiens et les bordelais auront une journée de classe en moins !!!!!!

Les zones A et B ont deux jours fériés pendant les vacances de printemps, les parisiens et bordelais, un seul.

Quand je vois qu'on fait rattraper nationalement la journée de pré-entrée aux enfants (comme elle est placée le lundi de la rentrée, les élèves perdent une journée de classe !) mais qu'il n'est pas pris en compte ce jour férié supplémentaire, je suis perplexe ...

Dindes et dindons, mobilisons-nous. Direction : la basse-cour.

Oui, mais les devoirs écrits.

Relisons ensemble la circulaire du 29 décembre 1956 (enfin, quelques extraits) :

1 - Suppression des devoirs à la maison ou en étude

Principes

En conséquence, aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. (début du 2e paragraphe)

2 - Les nouveaux horaires

Libérés des devoirs du soir, les enfants de 7 à 11 ans pourront consacrer plus aisément le temps nécessaire à l’étude des leçons, étude qu’il conviendra de borner selon l’âge de nos élèves, à la mémorisation de très courts résumés ou de quelques vers de la récitation, à la lecture d’une demi-page ou d’une page. (dernier paragraphe)

En lien avec cette ciruclaire, l'arrêté du 26 novembre 1956 concernant les nouveaux horaires nous permet de voir clairement que 5h par semaine (soit 1h par jour) sont dédiées aux devoirs.

Cette circulaire est abrogée par celle de 1994, qui continue à interdire les devoirs écrits à la maison, mais toujours pas les leçons :

Dans ces conditions, les élèves n’ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaire. À la sortie de l’école, le travail donné par les maîtres aux élèves se limite à un travail oral ou des leçons à apprendre.

Celle-ci est également abrogée par la circulaire de 2009 dite de "simplification administrative" et il ne semble pas qu'il y ait une nouvelle circulaire depuis à ce sujet.

Mais alors, les devoirs écrits sont-ils vraiment interdits aujorud'hui ?

La réforme se fait sans nous. Alors nous tentons de faire entendre notre voix par différents vecteurs :

par Facebook : http://www.facebook.com/ecoleintelligente

par le blog : http://paroleauxdindons.canalblog.com/

par la pétition : http://www.petitions24.net/collectifdesdindons

Parce que nous vivons l'école de l'intérieur et au quotidien, parce que tous les jours, nous constatons ce qui marche, mais aussi ce qui ne marche pas, nous pensons que notre avis pourrait être pertinent dans le cadre de la reforme nécessaire de l'école.

Pourtant, cet avis n'est pas partagé par tous, en particulier par ceux qui font la réforme. Et ça, nous ne le comprenons pas.

Je consulte fréquemment le site "refondons l'école", intéressée par les changements qui vont intervenir dans les prochaines années.

Je m'intéresse aussi au rythmes scolaires, et je suis parfois étonnée de certaines approximations, voire contradictions, qui me font douter de la sincérité de cette concertation.

Il en est ainsi des comparaisons internationales qui sont publiées depuis le 11 septembre. Voici ce que l'on peut lire page 1 de la comparaison concernant les rythmes scolaires (la phrase en gras l'est également sur le document) :

‐ A quelques exceptions près (Italie ou Finlande), la durée des vacances d’été est plus courte
qu’en France ;

A partir de la page suivante, des données chiffrées nous sont présentées. Et là, une surprise de taille nous attend :

1. Une organisation annuelle du temps scolaire très diversifiée en
Europe

b) Les divergences concernant la durée des vacances d’été  
La longueur des vacances d’été varie, pour l’enseignement primaire, du simple au double avec :
‐ 12 ou 13 semaines dans 10 pays (Bulgarie, Estonie, Grèce, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte,
Portugal, Roumanie et Turquie) ;
‐ 10 ou 11 semaines dans 8 pays (Chypre, Finlande, Hongrie, Irlande, Pologne, Espagne, Suède et
Islande).
‐ 9 semaines : la France se trouve dans un groupe de 6 pays (Belgique, République tchèque,
Slovaquie, Slovénie et Irlande du nord) ;
‐ 6 semaines dans 4 pays (Allemagne, Pays‐Bas, Royaume‐Uni, Liechtenstein).


Ainsi est appelée exception une constation qui se trouve dans 18 pays sur les 28 qui sont présentés dans l'étude. Car oui, cette étude chiffrée nous montre que de nombreux pays accordent plus de congés d'été à leurs élèves que nous ! Et que seuls 4 pays, dont l'Allemagne accordent moins de vacances que nous.

Ah oui, mais j'oubliais ; à la manière du scrabble, l'Allemagne compte triple (voire plus encore).

Lundi 29 août.

Le téléphone sonne. Je décroche.

- Madame X ? Bonjour, ici le secrétariat de la circonscription. Le courrier contenant vos écoles nous est revenu. Votre adresse n'est pas la suivante ?

- Ah si. Tous les courrier de l'académie arrivent avec cette adresse qui est correcte (foutu facteur remplaçant ...)

- Alors je vous le renvoie, on verra si ça fonctionne. Donc vous ne connaissez toujours pas vos écoles (sous-entendu : et la rentrée est vendredi.) ?

- Si, car elles sont notées sur (ce magnifique outil informatique qu'est) Iprof. J'ai vu ça ce week-end.

Mercredi 31 août.

Ô miracle de la poste qui a retrouvé son facteur titulaire : le courrier de l'académie est enfin arrivé.